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Agée de 17 ans, Linda Fruhvirtova, l'aînée des deux pépites tchèques promises à un avenir radieux, est la benjamine des huitièmes de finale de l'Open d'Australie. Attention talent.

Linda et Brenda sont dans le grand tableau. Au premier tour, Brenda, 15 ans, passée par les qualifications, tombe à l'eau. En deuxième semaine, qui est-ce qui reste ? Linda, 17 ans. Dans la famille Fruhvirtova, c'est logiquement l'aînée de cette prometteuse fratrie tchèque qui a pris les devants, comme une certaine Venus Williams en son temps, avant de se voir dépasser par la comète Serena.

Pour l'instant, la comparaison avec les sisters les plus célèbres du sport mondial s'arrête là. Mais on en reparlera dans quelques années car les teenagers qui se sont relayées au palmarès des Petits As (Linda en 2019, Brenda en 2020) n'ont pas fini de noircir les homepages des sites dédiés au tennis.

En attendant les exploits chez les grandes de sa cadette (déjà 136e à la WTA), Linda a écrit le chapitre I de la saga samedi en se qualifiant pour son premier huitième de finale en Grand Chelem. En trois sets (7-5, 2-6, 6-3), l'actuelle 82e joueuse mondiale (qui sera au pire 51e au lendemain du tournoi) a dominé sa compatriote Marketa Vondrousova, la finaliste de Roland-Garros 2019 qui avait éliminé la numéro 2 mondiale Ons Jabeur au tour précédent.

Avec son jeu très complet, qui utilise toute la géométrie du court, entre revers recouverts ou slicés, et coups droits décroisés, la benjamine des seize survivantes du tournoi a fait étalage d'une maturité étonnante. « C'est un sentiment assez surréaliste, déclara-t-elle d'une voix fluette. Oui, c'est un sentiment incroyable. Je suis juste tellement heureuse et excitée, vous savez, de pouvoir dire : "Salut, deuxième semaine" ! »

« Avec mon mari, on a toujours souhaité que nos filles fassent du sport »
Martina Fruhvirtova, mère de Linda (17 ans) et Brenda (15 ans)

Déjà victorieuse de son premier titre à Chennai (Chine, WTA 250) en septembre dernier, Linda est le fruit d'un projet parental fort, dont Martina, la maman, nous avait dessiné les contours en août 2020 lors d'une rencontre à l'académie Mouratoglou, où les prodiges s'entraînent. « Avec mon mari, on a toujours souhaité que nos filles fassent du sport, racontait-elle. Mais on voulait un sport qui leur abîme le moins possible le corps (sourire). On a pensé au tennis, mais elles ont essayé l'athlétisme, la gymnastique, le ski, la natation, le cyclisme... Après avoir fait de la compétition en gym et en athlé, elles ont fini par choisir le tennis, surtout parce qu'elles sentaient que c'était le sport où le résultat dépendait le plus d'elles et non pas de notes. »

Une fois choisie cette voie commune, la famille s'est mise en ordre de marche vers l'excellence. Après avoir combiné le suivi de ce double projet le jour et le travail, souvent la nuit, le couple a dû se résoudre à laisser tomber l'entreprise florissante de décoration d'intérieure qu'il possédait. « C'est quasiment impossible quand tu es concentré à 100 % sur tes filles, poursuit madame Fruhvirtova. On dépend de l'aide de sponsors. C'est une question de résultats : c'est ça la vie du tennis. On a beaucoup sacrifié. »

« Elles se comprennent parfaitement et se soutiennent énormément. Elles ont besoin l'une de l'autre »
Martina Fruhvirtova

Nul doute que ce premier voyage en Australie permet de commencer à rentabiliser ces lourds investissements, facilités par la relation très forte qui unit les deux frangines. « Elles se comprennent parfaitement et se soutiennent énormément, apprécie leur mère. Elles ont besoin l'une de l'autre, mais sont complètement différentes. Leur jeu est différent, leurs personnalités aussi. Brenda adore suivre la mode, être bien habillée, son jeu est très agressif... Linda adore le tennis, c'est une fille très gentille, qui se fiche un peu de la mode. Elle est plus calme, s'amuse sur le court, savoure l'ambiance en tournoi. »

Future adversaire de la Croate Donna Vekic (64e), elle aura l'occasion de prolonger le plaisir en tentant de devenir la plus jeune joueuse à atteindre les quarts de finale de l'Open d'Australie depuis Martina Hingis, victorieuse en 1998. Chiche ?